Taverne glauque : A la Bonne Vautre

*Je te jure que si je recroise ce vieillard à lunette, je lui toucherai deux mots sur la façon de faire un plan à l'échelle... j'ai mis trois plombe à trouver ce taudis !*

En effet, le plan bien qu'exact, ne précisait pas que les distances apparentes étaient disproportionnées, et je ne trouvais la Bonne Vautre que bien plus tard que je ne le pensais. Pour y accéder, il fallait traverser une ruelle jonchée de flaques d'eau croupie, ou bon nombres de rongeurs nuisibles gambadaient allègrement, et tourner sur une toute petite placette entourée par de grands bâtiments noirs, dont on distinguait les toits à travers la brume. Au fond de cette courette se trouvait un escalier en béton muni d'une rampe métallique rongée par la rouille qui descendait dans une sorte de cave, deux mètres en contrebas. Au dessus de cet escalier se trouvait une enseigne en néons jaune/vert, dont on lisait un tiers des lettres, qui disait :

- A L ONNE VA T E -

"Comme c'est charmant, une véritable invitation. Si l'intérieur est aussi décati que la devanture, ça promet... Mais qui est ce que je suis pour trainer dans des endroits pareils ?!"
"EuuaaaAAAH !" Beugla alors quelque chose que j'avais d'abord pris pour un tas d'ordure mais qui s'avérait être un humain.
"Un problème ?"
"Aeuuuh... euh... uh."
"C'est bien ce que je pensais..."

La conversation terminée, je descendis les marches prudemment, et poussa la porte de la Bonne Vautre.

A peine rentrée, une bouffée de fumée de tabac me prit à la gorge, et me piqua les yeux. Une pénombre provoquée par l'absence de fenêtre et la rareté des lampes m'empêchait de distinguer l'intérieur. Ce ne fut qu'après une dizaine de secondes que mes yeux s'habituèrent, grâce au peu de clarté qui arrivait des soupirails, et je pu seulement commencer à contempler la tanière de malfrats dans lequel j'avais mis les pieds.
Au fond, sur la gauche et derrière un comptoir en bois flanqué de cuivres rafistolé à la va-vite se tenait un homme de bonne carrure, à la mine renfrognée, portant un tablier de barman, qui essuyait des verres. Devant moi et dans ce qui tenait lieu de salle principale étaient dressée plusieurs tables, autour desquelles étaient assis diverses personnes. Au premier coup d'oeil, j'aurai pu mettre ma main à couper qu'ils n'avaient jamais été enfant de coeur. Tous buvaient joyeusement dans de grandes choppes de verre et fumaient à ne plus en voir leur voisin. Sur la gauche, un de ces groupes s'amusaient à faire boire un Halfling, lequel, du haut de ses quatre coussins, paraissait déjà ivre mort. Au fond de la salle, sur la droite, quand on grimpait quelques marches, on pouvait distinguer à travers la fumée de cigare, un billard en piteux état, sur lequel deux hommes étaient accoudés, verre sur le tapis, en train de regarder leur troisième compère tenter sa chance. Les quelques ampoules qui pendaient des lustres étaient pour la plupart grillées, et sur chaques table se trouvait une bougie qui éclairait tant bien que mal les nombreuses consommations des clients.
Parmis les rires et les sifflements dus à mon entrée en scène, il faut dire qu'exhiber ma poitrine ainsi devant tant de mâles toujours partants pour tirer un coup n'était pas forcement la meilleur idée que je puisse avoir, on pouvait entendre le grincement régulier et fatigué d'un ventilateur de plafond en bout de course, ainsi qu'un petit air de piano bar discret et complètement faux joué par un juke-box qui n'était plus de la toute première fraicheur.

*Quelque chose cloche avec moi. Pourquoi est ce que je suis là moi ? pourquoi ?*

Arrivée là, il aurait été dommage de faire demi-tour. Je m'avançait donc à travers la salle, ne prêtant pas attention aux remarques déplacées et aux sifflements que l'on me lançait, écartant même ça et là des mains trop désireuses d'un fessier bien ferme, et allait directement voir le tenancier de ce taudis.

"Bonsoir... Cela vous dérange si je vous pose quelques question ?" demandais-je au barman après m'être accoudée au comptoir, croisant les bras sous ma poitrine dans l'espoir que cela influence le comportement dudit taulier, lequel répondit après m'avoir reluqué et secoué la tête :
"Nope, à votre service"
"Je suis à la recherche de toutes informations concernant Hellsnow, pour une affaire... personnelle. Qu'en savez vous ?"

Il me dévisagea encore un peu, puis, avec une mine méfiante, me dit :

"Mouais, j'aime pas beaucoup ça, vous lui voulez quoi à la gamine ?"

*La gamine ? Ok, c'est une fille, donc, pas vieille apparemment. tâchons d'en savoir plus.*

"Je vous l'ai dit, c'est personnel. Je dois... Retrouver quelqu'un, d'une certaine manière, et c'est la seule qui puisse m'aider. Ou puis-je la trouver ?"
"Vu qu'elle n'est pas en vadrouille ces derniers temps, je dirais ici comme tous les midis et les soirs. Elle devrait pas tarder, j'suppose."

*Une habituée de cet endroit ? Si je m'y attendais... Me dites pas que je vais devoir attendre dans cet endroit !*

"Bon, très bien, dans ces cas là je patientrai jusqu'à son arrivée. Servez moi donc un verre de ce que contient cette bouteille derrière vous, s'il vous plait, ça m'aidera à passer le temps."

*Bon sang, mais qu'est ce que j'ai bien pu faire dans ma vie qui m'ait un jour fait atterrir ici à chercher une gamine prénommée Hellsnow, au beau milieu d'une bande d'ivrognes qui n'attendent qu'un faux pas pour me violer ?!*

"Ok, mam'zelle"

"Merci bien."

"J'devrais pas me mêler d'vos affaires, mais ..."

*Quoi encore, qu'est que j'ai encore fait...*

"... vous devriez pas vous balader avec vot'lézard sur le manteau, si vous voulez pas avoir trop d'problèmes. Vous comprenez, les gens en gardent de mauvais souvenirs..."

*Et galère... Pourquoi ais-je tant de chance, moi ?*

"Merci du conseil, j'en prendrai note."

Plus j'avançais dans mon enquête, plus je trouvais ça louche. Il ne me restait plus qu'à découvrir ce que me réservait la gamine Hellsnow.
Je parti m'assoir avec ma boisson dans un coin sombre de la salle, là ou l'on ne me verrait pas trop, et je commençai mon attente.

Après environ une vingtaine de minutes, la porte s'ouvrit à nouveau, laissant apparaitre une jeune et jolie adolescente. Elle s'avança vers le comptoir d'un pas très assuré, sans faire mine de réagir lorsqu'elle se fit siffler et acclamer par ce troupeau d'ivrognes finis. Elle ne les regardait même pas, de toute façon... elle avait l'habitude maintenant. Une fois arrivée à destination, elle s'assit sur un grand tabouret et salua le barman avant de lui dire, sur un ton de reproche :

-"Roger, je t'ai déjà dit cent fois de pas laisser trainer tes clients dehors !"

L'homme haussa les épaules et partit resservir une bande d'ivrognes qui l'appelait depuis bien cinq minutes. Le Halfelin était couché sur la table, mais les autres avaient décidé de continuer sans lui... décidément, ils étaient incorrigibles ! L'adolescente, toute vêtue de noir, resserra le ruban noir qui maintenait ses cheveux en place et sortit un sandwich de son manteau. Manteau qui ressemblait presque identiquement à celui de notre amnésique. La seule différence était que celui de notre présumée Hellsnow n'était pas doublé d'un intérieur blanc : que du noir. Le Dragon qui ne semblait pas être du goût de Roger était également présent sur l'épaule gauche. Lorsque le barman revint à son poste, il lui demanda :

-"Alors, comment ça va aujourd'hui ?"

-"Boah, pas mal, j'me suis pas trop faite insulter si c'est ce que tu veux dire."

L'adolescente mordit avidement dans son sandwich, comme si elle n'avait rien mangé d'autre depuis des jours. Elle ne savait pas elle même pourquoi elle aimait venir manger tous les midis dans cet endroit infect et remplis de pervers en tout genre... dans cet endroit où aucune autre femme n'osait mettre les pieds. Peut être parce qu'elle s'était beaucoup attachée à Roger ? Ou parce qu'elle s'était habituée aux blagues pourries de certains clients habituels ? Elle n'aurait su le dire et s'en fichait : c'était comme ça, un point c'est tout.

-"Au fait, y'a quelqu'un qu'est venu demander après toi y'a pas si longtemps."

-"Ha ? Qu'est ce qu'on me voulait cette fois-ci ?"

-"Affaire personnelle, il parait. C'était une jeune femme qui semblait pas trop te connaître mais qui m'a affirmé que tu pouvais l'aider à retrouver quelqu'un. Tiens, regarde, elle est encore là à t'attendre !"
Et il pointa la table de l'amnésique du doigt, sans la moindre discrétion.

Alicel se retourna et observa cette femme... étais-ce possible ? Ce manteau, ce physique... elle ne l'avait pas vue en entrant, mais maintenant elle ne voyait plus qu'elle ! La jeune fille se retourna, finit son sandwich dans le calme alors que Roger commençait à se faire du soucis et finit par demander :

-"Elle t'as vraiment rien dit d'autre ?"

-"Nope. Elle avait l'air un peu paumée à vrai dire."

-"Je vois... sers moi ce que t'as de plus fort."

-"Que j'te... hé ! Qu'est-ce qui va pas ? Tu t'es pas encore mise dans le pétrin hein ?"

-"Mais non, sers moi."

-"Pas d'alcool aux mineurs, gamine !"

-"Tu sais c'qu'elle te dit, la mineure ?!"

Il n'y avait rien à rajouter. Roger éclata d'un rire gras et portant particulièrement loin avant de s'exécuter. Il n'obéit qu'à moitié, vu qu'il avait des alcools bien plus forts en réserve, mais il savait bien que "la gamine" ne tiendrait jamais ce genre de boisson. Elle était toujours comme ça, à faire la forte, mais il savait bien, lui, qu'elle était beaucoup plus fragile qu'elle n'essayait de le faire croire. Tout comme il savait qu'elle ne se mettait à boire que lorsqu'elle avait des problèmes dont elle n'avait aucune envie de parler.
Elle prit tout son temps pour finir son verre, s'amusant à faire attendre un peu plus Velvet. Après quoi elle se leva, et se dirigea lentement vers l'inconnue. Elle ne répondit pas aux hommes qui l'invitaient à venir boire un petit coup en leur compagnie et vint s'asseoir sans plus de politesse devant l'amnésique, coudes sur la table et menton posé dans le creux de ses mains. Il était clair qu'elle dévisageait cette femme sans aucune honte...

-"Alors, il parait que vous voulez me parler ? C'est pour quelle affaire ?"

Pour les habitués du coin, Alicel ne semblait pas être dans son état normal... mais personne ne lui dirait rien. Même si elle n'était que la "gamine", ils savaient bien qu'elle était assez grande et intelligente pour se débrouiller seule !

Un laps de temps suffisant me permis de vider mon verre de moitié avant que n'arrive une jeune fille ravissante, toute de noir vêtue. Sous son grand manteau noir, elle portait un haut noir, ainsi qu'un pantalon qui retombait sur ses chaussures, et... attendez une minute...

*Oh fils de... !!! Pourquoi elle porte un manteau comme le mien ?! Qu'est ce que c'est que cette histoire, c'est un gang ou quoi ?!*

De mon coin sombre, et sans me faire remarquer, j'observais la scène tout en sirotant ma boisson. Les éclats de rires des joyeux drilles m'empêchaient d'entendre la conversation entre celle que je supposait être Hellsnow et le barman. Mes soupçons furent confirmés quand le barman me désigna de la tête, et que la fillette se retourna pour me regarder. Elle prit le temps de manger et de commander un verre avant de se décider à bouger.

*Ben ça va... prends tout ton temps ma poulette... moi j'ai toute la vie pour découvrir qui je suis de toute façon...*

Elle traversa la salle et vint s'assoir... ou plutôt s'accouder à la table sur laquelle j'avais élu domicile provisoire, et me dit tout en me reluquant :

"Alors, il parait que vous voulez me parler ? C'est pour quelle affaire ?"

*Et bien au moins elle va droit au but...*

"Oh... soit vous savez déjà à qui vous vous adressez, soit vous préférer vous renseigner sur une affaire sans connaître le commanditaire. Mais je pense pas que cela soit votre style. J'en déduis donc que vous me connaissez, je me trompe ?"

Elle détourna son regard et dit sèchement :

""Effectivement, vous vous trompez. Je me fiche de qui me demande, si l'affaire me plait, j'accepterais."

*Moi j'dis qu'elle bluff...*

Je mis mon doigt dans le liquide que contenait mon verre, et, machinalement, fis le tour du calice avec, et je dit en regardant Hellsnow dans les yeux :

"Dans ce cas... J'aimerai que vous m'aidiez à retrouver quelqu'un, une personne qui compte énormement pour moi."

Elle continua d'observer attentivement le bois dont était constitué la table, et me répondit :

"C'est dans mes cordes, qui voulez vous que je retrouve ? J'aurais besoin d'informations."

*Toi, tu mens... tu sais qui je suis, j'en suis certaine...*

Je m'arrêtais complètement et me pencha en avant, posant mes coudes sur la table pour m'approcher du visage d'Hellsnow et lui dit lentement :

"La personne que j'aimerai que vous retrouviez... c'est moi."

Les veines des tempes de la demoiselle se mirent à palpiter, et sa voix devint un peu plus tremblante. Manifestement, elle commençait à perdre patience.

"Je vous ai sous les yeux, mission remplie. Si vous me disiez ce que ce voulez vraiment au lieu de vous moquer de moi ?"

"Très bien, alors écoutez moi. Quand je vous ai dit que je tenais à me retrouver, je ne me moquais qu'à moitié de vous. Je suis presque sûre que vous me connaissez. Vous détournez votre regard pour me parler, vous commencez à perdre patience. Tout ceci me pousse à croire que vous pourrez répondre à ma question. Ecoutez moi attentivement, je ne sais pas qui je suis ! Je ne rappelle de rien, et tout ce que j'ai comme indice qui concerne ma vie sont le nom de cet endroit et du votre, alors qui que vous soyez, s'il vous plait, répondez à ma question : Qui suis-je ?"

Je m'efforçais de parler à demie voix pour que les autres clients ne m'entende pas trop, posait un regard très interrogateur sur Hellsnow.

Bien sûr ! Bien sûr qu'elle la connaissait ! Amnésique... elle s'était attendue à tout ces dernières années, mais pas à ça, non... Au début de la conversation, Alicel pensait juste que la femme qui se trouvait en face d'elle était entrée dans son petit jeu du "je fais comme si je te connaissais pas", mais au fur et à mesure que la conversation avançait, elle avait trouvé ça énervant au plus haut point. Pourquoi... pourquoi est ce qu'elle était si distante, si... différente ? La Succube était totalement désorientée depuis qu'elle avait vu Velvet, mais maintenant qu'elle savait la vérité... c'était... Il n'y avait vraiment pas de mot pour décrire ce qu'elle ressentait !
Elle voulait tellement empoigner l'amnésique par le col qu'elle n'avait pas et la secouer en criant "C'est moi, espèce d'imbécile !", mais elle n'en avait pas la force. C'est pourquoi elle se contenta de regarder la table avec un air mélancolique des plus intriguant pour ceux qui la connaissaient bien.

-"Non, je ne vous connais pas."

Le ton employé pour dire cette phrase contrastait énormément avec l'air que la jeune fille affichait. Ho bien sûr, elle aurait pu tout lui dire sur son passé, même si elle n'était au courant de rien sur une bonne partie de celui-ci, mais quelque chose l'en empêchait. Même si elle lui racontait tout maintenant, l'amnésie étant une sorte de mort, Velvet ne redeviendrait pas elle même... Cette femme qui se trouvait en face d'elle n'était plus celle qu'elle avait connue autrefois, point final.
Elle finit par se rejeter en arrière, mains derrière la tête, d'un coup beaucoup plus énergique.

-"Mais votre histoire a l'air intéressante, alors je vais vous aider !" Un clin d'œil complice accompagna la phrase. "Seulement, je vais y poser deux petites conditions !"

Elle se pencha en avant, et pointa du doigt la poitrine bien trop peu couverte de la femme, qui n'avait vraiment pas changé d'attitude à ce niveau là. La Succube avait toujours été gênée à sa place... il faut dire que Velvet n'avait jamais été très pudique.

-"D'abord, il va falloir que vous arrêtiez d'exciter les clients, parce que si vous refaites le même coup à chaque fois que vous viendrez me voir, ils vont vraiment devenir intenable ! Déjà que Roger a du mal à les garder en place d'habitude..."

Alicel souriait, mais elle avait vraiment du mal à se forcer. Heureusement, elle jugeait l'illusion parfaite sur le coup. Il était temps de parler de la seconde condition, maintenant ! Après tout, tout travail mérite salaire, non ? Même si dans ce cas précis, le dit travail ne demanderait pas beaucoup d'efforts...

-"La seconde condition, c'est que je sois rémunérée pour les informations que je devrais chercher pour vous. C'est assez logique, non ? Mais sachez que l'argent seul ne suffit pas, j'ai besoin d'autre chose pour vivre. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus pour l'instant, je sais déjà que vous avez ce que je recherche et que vous n'aurez aucun mal à vous en séparer."

Oui, l'amnésique saurait finalement ce que fut son passé, mais Alicel ne voulait pas brusquer les choses. Ce qu'elle pouvait en dire n'était pas forcément facile à digérer, ni à croire... L'adolescente ne savait pas trop comment elle introduirait les choses, ni par quoi elle commencerait, mais elle aurait le temps d'y réfléchir.

-"Si vous acceptez, j'aurais besoin d'un peu de temps pour réunir quelques informations ainsi que de savoir comment vous avez eu vent de cet endroit et de mon nom. Je pense qu'avec un peu de chance, je pourrais vous en dire un peu plus sur vous même d'ici ce soir !"

Une bourde de débutante, oui... obtenir des informations sur une totale inconnue ne devait pas prendre si peu de temps, à moins d'avoir des yeux et des oreilles partout ! Mais Velvet se contenterais de lui faire confiance, un point c'est tout. Alicel continua de la fixer droit dans les yeux, affichant l'air le plus joyeux qu'elle le pouvait, avant de lui demander le plus "innocemment" du monde :

-"Au fait, comment dois-je vous appeler, mademoiselle "rien dans la tête" ?"

*Toi, blondinette, tu en sais bien plus que ce que tu veux laisser croire... mais de toute façon, j'ai pas le choix. Il va falloir que je marche dans son truc, je veux pas d'histoires, moi. Quant à mon nom...*

"Très ironique, je dois dire. Vous n'aurez qu'à m'appeler...

Je réfléchis un court instant, essayant trouver une idée, et la seule chose qui me passa par la tête était tiré d'une annonce publicitaire pour une lessive que j'avais vu dans la rue en venant ici.

"... Black Velvet"

Je veux bien accepter qu'on veuille me faire marcher, ou me faire patienter, mais je ne suis pas dupe pour autant. J'avais remarqué plusieurs signes chez Hellsnow qui trahissaient ses propos. Son regard, sa voix, son attitude qui contrastait excessivement avec son expression, et surtout cette phrase qui laissait entendre qu'elle pourrait obtenir des informations sur mon passé avant ce soir. Il était évident que l'on se connaissait, et cela me rassurait, quelque part. Le fait qu'elle porte le même manteau que moi, qu'on se connaisse, et que mon amnésie la trouble au point de me mentir me faisait penser qu'il s'agissait peut être, sinon d'une amie, d'une camarade, et cela me fit me sentir un peu moins seule.

"Je pense que je n'ai guère le choix. J'accepte vos conditions." Dis-je en refermant légèrement mon manteau. "Je vous remets également ceci, le papier qui m'a permis de trouver cet endroit, au cas ou l'écriture pourrait vous être familière... Voici aussi le plan que m'a dessiné le tenancier d'une gargote sur une rue, un peu plus haut. Il n'est pas à l'échelle. J'ignore si cela vous aidera, mais je vous fournis tous les éléments."

Je la fixais dans les yeux, qui étaient magnifiques, resplendissant au milieu de cette jungle qu'était la Bonne Vautre, et lui sourit malicieusement.

"Puis-je néanmoins vous demander comment vous allez réunir des informations si rapidement ? Vos contacts doivent être rudement éfficaces... Ou peut être que vous savez où chercher ? Ah, et je me demandais, d'où sortent ces manteaux noirs flanqués d'un dragon d'argent que nous portons toutes les deux sur le dos ? Le Barman m'en a déjà touché deux mots, je commence à me demander ce qu'ils représentent, vous comprenez ?"

Avec un air un peu curieux, je lui montrai la tête du dragon qui ornait mon épaule gauche, et offrait des yeux grand ouverts à mon interlocutrice.

Alicel prit les papiers que "Black Velvet" lui tendait, et commença par le plan. Mouais, rien de bien passionnant, elle avait juste demandé son chemin exactement comme elle le racontait, et avait suivit ce plan totalement disproportionné. La pauvre avait dû avoir bien du mal à venir jusqu'ici si elle avait suivit le plan à la lettre... enfin bon. Suivant ! Voilà qui était plus intéressant, le nom de cet établissement et "H E L L S N O W". L'adolescente releva lentement la tête et regarda l'amnésique intensément, plongeant ses yeux dans les siens. Cette écriture... c'était celle de Velvet ! N'avait elle pas encore remarqué ? Avait elle même oublié jusqu'à ce détail ?

*Pourquoi aurait elle fait ça ? Etait elle consciente qu'elle perdait la mémoire ?*

L'espace d'un moment, l'idée que la véritable Velvet comptait sur elle pour retrouver sa mémoire lui effleura l'esprit. Et si elle attendait de ressurgir grâce à son aide ? Tout ça était tellement inattendu... elle ne savait vraiment plus où donner de la tête. Elle plia les papiers et les glissa dans sa poche, avec un hochement de la tête qui voulait dire "ça va me servir".
Vint ensuite la question à laquelle elle ne voulait absolument pas répondre. Ces manteaux... ces têtes de Dragon... non, si elle lui disait la vérité, il faudrait tout lui déballer immédiatement. Mais quel mensonge allait elle trouver ? Elle n'en avait aucune idée et n'était pas des plus douée pour l'improvisation. Et puis elle se doutait aussi que réunir des informations si vite était impossible... trop de mensonges à fournir en même temps, il fallait qu'elle trouve quelque chose ! Vite... vite... n'importe quoi !

La Succube prit son inspiration, gonfla la poitrine un maximum en prenant l'air le plus condescendant possible et se pointa elle même du pouce avant de s'exclamer tout haut :

-"Peuh ! C'est parce que je suis la meilleure, tout simplement ! J'ai des contacts partout dans le pays ! Aucun secret ne me résiste, je suis une terreur dans le milieu, alors contentez vous de me faire confiance ! Si je n'ai rien ce soir, je vous fait une réduction sur mes tarifs, elle est pas belle la vie ?!"

Oké... elle aurait pu trouver bien mieux, plutôt que de se faire passer pour une mégalo finie ! Quoiqu'elle n'était pas tellement mauvaise lorsqu'il s'agissait de mener l'enquête. Les clients tentaient souvent de l'arnaquer vu son jeune âge, mais elle était assez maligne pour ne pas se laisser avoir comme une enfant ! Maintenant, restait à répondre quelque chose sur les manteaux, mais elle se sentait incapable d'en dire grand chose. Roger avait dit l'avoir mise en garde contre le fait de porter ces symboles... que lui avait il dit exactement ?

-"Pour être tout à fait honnête, je ne peux pas encore vous renseigner. Vous aurez une réponse à cette question, bientôt... mais... mais... il faut me laisser un peu de temps."

Elle se mordit la lèvre inférieure, mains crispées sur ses manches, gênée et stressée par ce nouveau raté. POURQUOI ?! Pourquoi perdait elle toujours tous ses moyens devant cette femme ? Alors qu'elle n'était même plus "elle" ? C'était tellement rageant ! Tellement frustrant !

-"Je vous demande juste, encore une fois, de me faire confiance. Je vous assure que je vous retrouverais, je n'ai jamais échoué jusqu'ici !"

Faux. Un mensonge comme un autre, mais il fallait à tout prix ne pas la perdre... ne plus la perdre.

-"Un autre verre ? C'est moi qui invite, ce sera mon cadeau de bienvenue parmis ma clientèle !"

"J'accepte, mais pour être honnête également, je dois vous dire que je ne suis pas complètement sotte... Il va falloir perfectionner votre art du mensonge, Mademoiselle Hellsnow. Mais je ferais comme si de rien n'était, je vous laisse mener la danse à votre rythme."

J'étais partiellement satisfaite. Si je n'avais pas réussi à savoir qui j'étais, j'avais au moins trouvé quelqu'un qui le savait, et qui allait pouvoir m'en apprendre. D'une manière ou d'une autre, je finirai par connaître la vérité. Il ne me restait plus qu'à boire un verre à mon nouveau partenariat avec Hellsnow, et à patienter jusqu'au soir.

"Maintenant, si vous le permettez, je vais vous attendre sagement en donnant une leçon de billard à ces trois lousitks au fond. Monsieur le barman, auriez vous l'obligeance s'il vous plait de trouver quelque chose à manger ? L'après midi risque d'être longue, et je meure déjà de faim."

"Qui commande des pizzas, les gars, que je fasse pas venir le livreur 60 fois !"

"Ouai, moi, Roger !"
"Ouai, moi aussi, Roger !"

J'enlevais mon manteau, me retrouvant ainsi en chemise, et le jetant sur mon épaule de la main droite, je m'avançais vers le billard. Arrivé à mi-chemin, je dis :

"Au fait, Hellsnow, vous possédez un prénom, ou dois-je continuer à vous appeler ainsi ?"

La Succube continua d'admirer le bois dont était constitué la table après le départ de l'amnésique. Cette femme... même dans sa situation, elle arrivait à deviner et à avoir le dernier mot ! Il n'y avait même plus de doute à avoir, elle n'avait jamais été naïve et il faudrait tout lui raconter ce soir.

-"A... Alicel !"

Et la voilà qui relevait la tête et répondait précipitamment à la question posée. Les autres habitués de l'endroit, les plus sobres du moins, s'étaient arrêtés de beugler pour observer la scène du coin de l'oeil sans pouvoir saisir de quoi il s'agissait. Pour eux, "la gamine" avait des problèmes et ils se méfiaient de la nouvelle arrivante... c'était la première à avoir pu "dompter" Alicel aussi facilement et en aussi peu de temps. Enfin, ceux qui jouaient au billard s'en moquaient et allaient accueillir une nouvelle joueuse ainsi que de nouvelles boîtes de Pizza. Ils n'auraient qu'à bien se positionner lorsque l'amnésique se pencherait pour démontrer son adresse incroyable... hem.
L'adolescente, quant à elle, se leva et partir se rasseoir sur son tabouret, en face de Roger qui commandait des pizzas pour les clients.

-"Oui... c'est ça, oui... "A la Bonne Vautre", je vous explique où c'est ? Ha, vous avez l'habitude ? Très bien... dans une heure ? Très bien, on vous attend. Merci, au revoir !"

Le barman raccrocha et cria aux clients qu'il ne faisait plus crédit sur la pizza et que ceux qui n'auraient pas d'argent n'avaient qu'à aller se faire voir. Après quoi, il regarda Alicel qui était affalée sur le comptoir, se servant de ses bras pliés comme d'un oreiller.

-"Alors, des problèmes ?"

-"Non, pas vraiment..."

-"Menteuse."

-"..."

Roger n'était pas dupe non plus, loin de là. Il n'était peut être que le barman et modeste propriétaire de cet endroit pourri, mais il était quelqu'un d'intelligent et assez doué en ce qui concerne les relations humaines. Après tout, avec un tel métier, il devait bien être capable de s'entendre avec tout le monde et de pouvoir comprendre les sentiments de ses habitués. Il continua de nettoyer les verres sales sans prononcer un mot, ne voulant pas trop prendre la tête de l'adolescente qui semblait avoir reçu un choc après cette conversation.

-"Alors, elle te voulait quoi ?"

-"Rien... retrouver quelqu'un..."

-"Et tu as accepté ?"

-"Oui..."

Il posa un verre devant Alicel, contenant un alcool légèrement plus fort que d'habitude, et partit prendre les commandes de clients qui devenaient de plus en plus joyeux. Il fit de longs vas et viens avant de se rendre compte que la gamine ne bougeait pas, avait toujours cet air triste sur la figure et n'avait pas touché à son verre. Il s'inquiétait de plus en plus pour elle et finit par demander :

-"Tu la connais, pas vrai ?"

-"Mmmh..."

-"Et tu veux pas me dire c'est qui ?"

Pour toute réponse, Alicel empoigna la tête de Dragon en argent ornant son manteau et la serra assez fort.

-"Je vois... si tu veux pleurer, te gêne pas. Ça fait du bien, tu sais."

Cette fois, Alicel prit la peine de répondre avec un léger sourire mélancolique, sa voix étrangement douce contrastant avec la réponse :

-"Fermes là..."

Elle se redressa, et descendit du tabouret. Elle avait besoin d'être seule un long moment, pour pouvoir réfléchir tranquillement à ce qui allait se passer maintenant. Elle porta son regard sur l'amnésique qui jouait au billard, et demanda :

-"Roger, si tu pouvais lui porter mon verre... cadeau de la maison. Je vais prendre l'air, je reviens ce soir, comme toujours."

Après quoi elle sortit de l'endroit le plus discrètement possible et se dirigea vers l'autre bout de la ville.

[

Du hangar ]

Les portes de la Bonne Vautre s'ouvrirent brutalement, laissant les émanations de fumée se frayer un chemin vers l'extérieur. Toujours agréable de se prendre ça en pleine figure, mais soit... passons. Elle se retourna vers l'Elfe qu'elle avait amenée jusqu'ici, pour lui dire :

-"C'est ici que nos routes se séparent peut être. L'ami dont je j'ai parlé tient ce bar, mais c'est remplis à ras bord de pervers en tout genre. Rares sont les femmes qui osent mettre le pied ici, et encore plus rares sont celles qui en ressortent intactes."

Bien sûr, que c'était exagéré ! Juste pour lui faire encore un peu peur... les soulards étaient certes pervers et avaient réellement les mains baladeuses, mais n'allaient jamais beaucoup plus loin, et ceux qui osaient s'y risquer se faisaient sermonner par les autres clients. Néanmoins, le fait que les femmes ne viennent presque jamais ici n'est pas une légende.

-"Je vais devoir avoir une bonne conversation avec quelqu'un, donc si tu entres ici, j'aimerais que tu ne me déranges pas. Si jamais ma proposition t'intéresses, tu n'auras qu'à aller voir le patron de ma part, tu lui dira qu'Alicel à trouvé une suicidaire et il devrait comprendre. Si pas, il ne me reste plus qu'à te dire au revoir."

Après quoi elle haussa les épaules et se dirigea d'un pas sûr dans le bar droit en direction de Roger, sans prêter la moindre attention aux sifflements, aux propos déplacés et aux invitations à boire une chope avec eux. Une fois arrivée en face du barman, elle lui dit :

-"Je suis de retour, un peu plus tôt que prévue. Mais je vais avoir une bonne conversation avec cette femme."

-"Je vois, je ne comprends pas entièrement ce qu'il se passe, mais je tâcherais de fermer les yeux pour cette fois, et de ne pas m'inquiéter inutilement. Après tout, tu te débrouilles pas mal toute seule pour une gamine !"

Alicel regarda Roger avec un sourire en coin et... ne résista pas à lui demander quelque chose, au creux de l'oreille :

-"Si un petit moustique aux longues oreilles viens te voir de ma part, fait lui peur... Je ne pense pas qu'elle viendra, remarque, mais si c'est le cas, tu comprendras vite ce que je veux dire !"

-"Que ?! Bon, d'accord, je te fais confiance. Allez, va retrouver ta bonne femme !"

Aussitôt dit, aussitôt fait : Alicel se dirigea droit vers la table de billard, le cadre toujours caché sous le manteau, préférant ne le montrer qu'à elle. Elle attendit patiemment, suivant le jeu du regard sans y prêter le moindre intérêt, se disant intérieurement que l'amnésique s'amuserait à la faire attendre un bon moment avant de venir la voir pour entamer la conversation.

L'après midi se révéla plus courte que prévue. Après une première partie de billard, je découvris que mon niveau était loin d'être celui d'un novice, et je commençais à prendre goût à ce jeu. Sur plusieurs parties, j'enchainais les tirs victorieux, faisant ce que je voulais de la petite boule d'ivoire. Je m'éclatais littéralement, mais ce n'était encore rien comparé à ce qui suivit. Au milieu de l'après midi, un jeune homme arriva, vêtu d'un costume gris décousu et d'une chemise blanche trouée sur laquelle se détachait une cravate grise qui semblait elle aussi avoir de l'âge. L'homme, qui devait avoir 25 à 30 ans se dirigea vers le billard, saluant Roger le taulier d'un signe qui voulait visiblement dire qu'il allait commander la même chose que d'habitude, puisque le tavernier attrapa aussi sec une petite bouteille derrière les autres, et en versa le contenu dans un petit verre épais, peu contenant.
Il arriva devant le billard au moment ou j'allais exécuter un coup de maître, et arrêta une de mes boules avant qu'elle n'entre dans l'abîme qui lui était réservé.

"Je peux savoir ce qui vous a pris, Monsieur ? De quel droit interrompez vous notre partie ?"

"Il se trouve que j'ai envie de jouer, et que mes camarades ici présent me passent le relais."

En effet, je pu entendre une vague d'approbation parmi les joueurs. Ils semblaient tous l'encourager à mener une partie contre moi en face à face.

"Deux manches gagnantes, le perdant paie la tournée. Vous marchez ?"

"Comme il vous plaira..."

*Ce n'est qu'un gêneur prétentieux... je n'ai qu'à le laisser gagner pour qu'il me lâche... Perdre deux manches, je devrais en être capable.*

La première partie, je la perdais allègrement. Le type se débrouillait pas mal, il faut dire. Mais à la seconde partie, il réussit à perdre de justesse, ce qui n'était absolument pas prévu. Un peu énervée, mais gardant tout mon sang froid, je lui dit tout bas pour que lui seul entende :

"Pourquoi avoir perdu, vous pouviez gagner, vous aviez le niveau !"

"Je rentre dans votre jeu, ma belle. Vous vouliez me laisser gagner pour que je savoure ma victoire en bon vantard que je suis, vous laissant ainsi tranquille... Je ne vous laisserai pas ce plaisir. Je vais perdre cette rencontre. Après vous, Mademoiselle..."

J'étais consternée. Ce type que je pensais prétentieux au possible recherchait vraiment un duel de technique. Il voulait perdre ? Je n'allais pas le laisser faire.

S'en suivit une partie endiablée ou chacun tentait, au milieu du champ de boules rouges et jaunes, de loger la fameuse Noire dans un des trous, de la façon la plus extraordinaire possible. L'heure tournait, et les spectateurs se faisaient de plus en plus nombreux (sans exagération, ce n'était que la Bonne Vautre, après tout), et la partie n'était pas encore terminée quand Hellsnow revint.

Je restais encore 5 minutes après son entrée, et finalement, conclu sur un match nul avec mon nouveau camarade de jeu.

"J'ai des affaires qui m'attendent. Ravi d'avoir perdu contre vous, mon cher ?"

"Jack. Match nul, on se retrouvera... Mademoiselle ?"

"Velvet. Black Velvet."

[HRP : putin, je voulais trop le placer XDDD]

Puis je me retournais vers Hellsnow, et marchant vers elle en réajustant mes mitaines, je lui dit :

"Quelle partie ! Ce Jack est costaud, il a vraiment le compas dans l'oeil. Vous avez réussi à récolter des informations, Mademoiselle Hellsnow ?"

Ce fameux Jack était bien réputé, c'est vrai, un bon joueur mais qui ne trouvait que rarement de bons adversaires. Mais la priorité du moment n'était pas là ! Alicel se contenta de hocher de la tête lorsque Velvet lui parla du jeu et du compas qu'il pouvait se mettre ailleurs que dans l'oeil avant de l'inviter à s'asseoir à la table la plus proche. La jeune Succube s'installa bien confortablement et attendit un moment que la foule se dissipe avant de répondre à l'amnésique :

-"Si vous tenez vraiment à entrer dans mon jeu..." Elle soupira. "Oui, j'ai récolté quelques informations sur vous et votre passé, et je peux vous assurer qu'à l'époque, vous ne passiez pas votre temps à faire de la pub pour de la lessive."

Elle aurait aimé pouvoir vider un bon verre d'une seule traite, mais elle ne devait pas toucher à la boisson, non, elle devait garder la tête froide et introduire les choses. Bon, elle devait avoir l'air fine, avec une main sous le manteau, à tenir ce cadre qu'elle ne voulait montrer à personne, mais il fallait faire avec.

-"Si vous ne vous en souvenez pas, vous êtes ici à Kuomin, ou du moins ce qu'il en reste."

Elle plongea son autre main dans sa poche et en sortit son ruban noir. C'était si rare qu'elle ne l'ait pas dans les cheveux, si rare qu'elle se montre sans que bien des habitués furent interpelés.

-"La vie n'a jamais été très facile dans cette ville..."

Elle regarda son ruban un long moment avec un sourire mélancolique, se remémorant ce qui lui était arrivé à l'époque. elle n'avait personne à qui se confier, aucune épaule sur laquelle s'appuyer... c'était dur, si dur ! Et puis, cette vie en solitaire dans les rues enneigées qui s'était terminée par un drame. Elle serait morte, ce jour là, elle le savait... elle ne devait sa vie qu'à un miracle.

-"Surtout pour ceux qui n'ont plus un sou en poche, et qui ne peuvent survivre qu'en fouillant les poubelles ou en mendiant. Cependant, il arrive que ces personnes n'ayant aucun moyen de subsistance se regroupent, forment des clans, se serrent les coudes pour s'en sortir du mieux possible. D'autres habitués de la vie à la dure prennent des plus jeunes sous leur protection et les font survivre jusqu'à ce qu'ils soient à même de voler de leurs propres ailes !"

Elle serra son ruban et finit par le poser sur la table, avant de rejeter la tête en arrière et d'admirer le plafond, qui semblait vraiment des plus intéressant... si, si !

-"Il arrive aussi que certains groupes soient prêts à tout pour survivre. Parce qu'ils ne veulent pas d'une vie misérable alors que d'autres qui valent peut être moins qu'eux ont simplement eu la chance de naître dans un milieu aisé. Alors, ces gens font n'importe quoi pour un peu d'argent ou de nourriture ! Même tuer et piller tout ce qu'ils trouvent, sans jamais craindre la Sprise ou les autorités. Non, bien au contraire, ce sont ces gens sans foi ni lois qui sont craints et respectés ! Leur territoire, c'est la rue, et tout ce qui vous appartient leur appartient."

Il était temps d'aller jusqu'au fond de la pensée et de tout déballer d'un coup, ou presque ! Alicel sortit le cadre de sous son manteau et le posa face à l'amnésique. Sur la photo, une jeune femme aux cheveux blancs en avant plan, en train d'ébouriffer les cheveux d'une petite blondinette qui n'avait pas spécialement l'air d'aimer ça. Derrière, des hommes plus âgés, qui avaient l'air de tout sauf d'enfants de coeur. L'un avait les cheveux châtain et était pas mal corpulent... pour ne pas dire gros, tout simplement. Un autre, aux cheveux noirs, était une vraie asperge et le sourire qu'il affichait était tout sauf rassurant. Il y en avait d'autres, que je ne vais pas décrire ici. Au final, ils étaient Sept sur la photo, ni plus ni moins. Et ils portaient tous des manteaux de cuir noir, ornés d'un dragon d'argent. Les manteaux des filles étaient longs, alors que ceux des hommes étaient courts. Celui de la jeune femme aux cheveux blancs était le seul à posséder un intérieur blanc.

-"Et toi, D. "One Shot" Heavensnow, tu étais à la tête de la plus redoutable bande de tous les bas quartiers de cette foutue ville. La mot pitié n'existait pas lorsqu'il s'agissait de gens plus riches que toi. Jeunes ou vieux, si tu le décidait, ils y passaient. Tu avais droit de vie ou de mort sur ton territoire, et tu ne t'en privait jamais. Tout le monde te craignait, et tu ne ratais jamais ta cible."

Elle regarda Velvet droit dans les yeux.

-"D. n'avait rien à voir avec ton vrai prénom, tu étais juste fana de Dragons, et tu étais la seule à menacer les gens de ton arme pour leur faire avouer qu'ils croyaient en l'existence de ces bêtes légendaires. Tu n'hésitait d'ailleurs pas à tirer sur ceux qui refusaient de l'admettre. Heavensnow non plus n'est pas ton vrai nom. Tu n'a jamais voulu dire à qui que ce soit comment tu t'appelais vraiment." Nouveau soupir. "Tu comprends mieux pourquoi porter ce genre de manteau n'est pas très apprécié par ici ? Les gens sont persuadé que la bande n'existe plus, et que nous ne portons ces habits que pour le "style"... d'ailleurs, je suis certain que beaucoup de ceux qui ont survécu à l'époque ne se souviennent même pas de ton visage."

Alicel ne pourrait jamais oublier le visage de l'amnésique, elle. Ce visage souriant et terrifiant appartenant à celle qui lui avait sauvé la vie un soir, tuant littéralement ses agresseurs. Restait cependant un bout de l'histoire incomplet, et cette fois, la jeune Succube ne pourrait pas apporter de réponses...

-"Les gens ont raison, la bande n'existe plus. Vous êtes partis pour "le coup du siècle", le "plan qui allait nous rendre immensément riches" ! Vous n'en êtes jamais revenu... c'était il y a deux ans. Vous m'avez abandonnée ici, parce que j'étais trop jeune et que c'était trop dangereux. Vous n'avez même jamais voulu me dire de quoi il s'agissait..."

La tristesse était vraiment visible sur le visage de l'adolescente, maintenant. Mais aucune larme ne coulait, aucune larme ne coulerait plus jamais, de toute façon.

-"Alors maintenant... à toi de me dire pourquoi vous m'avez laissée à l'écart ! Pourquoi vous n'êtes jamais revenus, alors que je vous ai attendus jours après jours... pourquoi tu es la seule à réapparaître et surtout... surtout... pourquoi tu n'arrives même plus à te souvenir de moi ?"

Bien sûr, Alicel savait qu'être amnésique empêchait de se rappeler des réponses à ces questions ! Mais elle voulait tellement savoir... c'était tellement frustrant d'avoir la personne que l'on a attendu si longtemps devant sois, alors que l'on était persuadée d'avoir été abandonnée comme un vulgaire déchet inutile... et de se rendre compte qu'elle avait totalement perdu la mémoire !

[

Du hangar accompagnée d'Alicel]

Apparemment Alicel la mettait en garde contre cet endroit, bien qu'elle le lui avait sugerrer, bien que cette periode fut courte elle se rendis compte que cette fille était plutot du genre a rendre les chose terrifiante pour essayer d'éloigner les choses ennuyeuses.

-"Je vais y réflechir mais dans tout les cas mon innocence a un prix et cette dernière tranche très bien"

Elle écarta légèrement un pant de son habit de voyage révelant en partie le sabre court qu'elle portait sur elle, et lui adressa un sourir enfantin

-"Mais merci de votre prévenance"

Elle s'inclina légèrement, puis Alicel rentra dans le bar, et la porte se referma coupant le brouillard de fumée qui sortait de l'entrebaillement.
Elle se mit néamoins a réflechir sur des points comme combien de temps elle allait rester là et si elle serait assez forte pour supporter cet endroit qui était l'exact opposé d'un endroit ou l'on pratique la ceremonie du thé.

Et puis bon ces risques étaient peut être exagérés mais si ils sont vrai elle ne saurai pas occire tout un troupeau de poivrot, deux ou trois si il ne sont pas trop musclés.

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Elle se souvint de la periode qui suivit sa fuite de Niweige dans un grand village elle s'était trouvée un petit abris dans une ruelle, épuisée elle ne put réussir a ne dormir que d'un oeuil.
C'est alors qu'un groupe de personne enhardis par l'alcool qui l'avaient apercue de loins se sont approchés d'elle pendant son sommeil. Interrèssés,ils avaient entrepris de dévétir les zones stratégiques et le meneur ne se priva pas de tester la marchandise avec ses mains.
Shina qui avait un peu froid se réveilla à moitier, puis quand elle le fut assez pour que son sens du toucher lui transmette rationnellement les informations elle se rendit compte qu'on l'embrassait avec la langue de sucroit !
Une telle audace avait un prix et les incisives de Shina firent leur office en coupant net l'oragane buccal du malotru, qui se mit évidemment à hurler et a se projeter en arriere maintenant ses mains sur sa bouche ensenglantée.
Shina prise dans un accès de rage et d'instinc de survie sorti son wakisashi de sa cachette et décima les autres pilliers de bar, il ne se défendirent pas. Mais après coup il ne s'attendaient pas à ça, le coup de la langue aurait suffit, mais c'était trop tard.
L'elfine soupira en comprenant qu'elle devait quitter immédiatement le village et aller trouver un endroit dans une forêt plus loins.

Elle reprit ses affaires et refit ses habits, en partant elle se rendit compte qu'elle avait oublier quelque chose, elle recracha la langue du type. En essuyant le sang de sa bouche.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Elle se secoua la tête, ce n'était pas un généralité il suffit de se montrer assez forte pour leur otter ce genre d'idée, dans ce souvenir elle semblait sans défense ce qui changeait beaucoup.

-*Ho et puis zut, j'ai fait la requête, il serait idiot de refuser de bien manger et de dormir sous un toît.* Pensa t'elle

Le problème c'est qu'elle était douée pour faire croire qu'elle est faible et fragile pas qu'elle est forte et déterminée

-*Mais comment faire pour ne pas donner l'impression que je suis sans défense ?.... *

-*j'ai trouvé !*

Elle prit une grande inspiration et bomba le torse, puis elle donna un grand coup de pied pour que la porte s'ouvre violemment.
Mais la porte devait probablement faire au moins 2 fois son poids et cette derniere ne bouga pas, Shina serra les dents quand elle cru que son pied avait éclater sous la douleur.
Elle recommenca son inspiration, sortit son sabre avec son fourreau le posa sur son épaule en tenant la poignée d'une mains et après l'avoir entrouverte la poussa avec un peu d'élan.
L'action n'eut pas totalement l'effet escompté, seul quelques personnes se trouvant près de l'entrée lui accordèrent de l'attention dans un premier temps, certain pouffèrent en voyant cette elfine essayer de se conduire en gagnster.
Puis au fur et a mesure que les messes basses circulèrent les client plus eloignés la remarquèrent aussi. Un autre se permit même de lancer

-"A POILS L'ELFE !"

et l'assemblée reprit en coeur

-"A POILS L'ELFE !"

Et ils se mirent tous a rire comme des ânes, mais sur son passage personne ne l'attaqua ni rien, ce n'était pas un endroit pour enfant de coeur mais pas un coupe gorge non plus. Sur le chemin du bar elle se fit pincer les fesses, mais voyant que comme pour le reste c'était une sorte d'humour, mauvais d'accord, mais rien qui la mettrai en danger, elle lui envoya un crochet dans la joue de sa mains libre. Elle se fit un peut mal au poignet mais les camarade de l'adacieux se moquèrent de lui.

Mis à part de grasses invitation de déchet en tout genre de races diverses et variées, elle atteignit enfin la terre promise... le bar.

La tête de shina dépassait d'une vingtaine de centimètre du bar, alors elle sauta sur un tabouret et tappa sur le comptoire, le barman qui avertit par l'acclamation de la foule à son entrée semblait l'attendre

-"J'peux t'aider ma ptite ?"

-"Une certaine Alicel m'a dit que vous auriez besoin d'une suicidaire, es-ce le cas ?"

-"Possible, tu as des problèmes d'argent pour te retrouvée obligée dedemander içi ?"

Lui demanda t'il en observant ses vêtements qui avaient connus des jours meilleurs

-"On peut dire ça oui"

-"T'as un endroit où dormir ?"

-"Non je n'ai pas cete chance"

-"Je vois" Il tourna un essuy plusieur fois dans une choppe avant de reprendre"Et t'a déja travailler dans un endroit comme içi ? Tu sais servir la gnole ? Tenir plusieur plateau ?"

Se dégonflant un peu devant cette pluie de prérequis elle se contenta de répondre

-"Je n'ai aucun talents qui vous serviraient içi, j'ai juste la motivation d'un ventre vide.... Je peux apprendre, et je sais m'occuper de compte, bien que personne ne les confierai à une étrangère"

-"Tu as du bien voir quel genre de personne pas recommandables viennent se bourrer içi, t'en pense quoi mamzelle ?"

-"Bien que peuplé par la lie de la population, ils ne sont içi que pour s'amuser, je pense qu'en ne les laissant pas faire ils ne tentrons rien pas plus loins"

-"Ouep, pas faux, si je te donne un endroit ou dormir et de quoi manger sans salaire tu serais toujours prête à faire un travaille aussi ingrat ? "

-"Quand on à pas le choix il ne reste plus qu'a mettre toute sa motivation dans ses obligations..."

-"Bon j'veux bien te prendre à l'essai, mais c'est bien pour Alicel, tu t'nommes comment ?"

-"Shina"

-"C'est pas un nom d'ici, je vois, hum ! Va déja laver tes vêtement derrières et quand ça sera sec enfile un tablier et viens içi "

Il lui pointa du pouce une porte derriere le comptoire, et Shina s'y rendit, ce Roger semblait beaucoup plu gentils qu'il n'y parraissait, elle lui fit discretement le même sourir qu'elle avait fait à Alicel quelques minutes plus tôt

-"Merci"

Le tavernier soupira

-"Si ca continue cet endroit va être plus peuplé de fillette que de client... Aller va !"

*Waow...*

Pour le coup, j'étais vraiment sciée. Je m'attendait à beaucoup de chose, mais pas à la casquette du chef de gang meurtrier. Ca faisait beaucoup de chose à digérer d'un coup. Comment accepter le fait que je puisse être une meurtrière ?

*One Shot... D... Heavensnow... Att.. Attends... Arrête un peu avec tes questions, juste cinq minutes... Tu te rends compte de ce que tu viens de me lâcher sur la conscience ? Si oui, permet que j'y songe deux secondes, c'est quand même du gros dossier !"

Je regardais le cadre... Pas de doute, c'était bien moi , et la petite fille, c'était bien Hellsnow.

*Mais dans quel pétrin je me suis fouré ?! Je ne connais aucun de ces types...*

"Bon, attends... Roger ? Deux verres de ce que vous m'avez servi tout à l'heure, s'il vous plait ! Ca aidera à faire passer la nouvelle...*

Je me replongeais dans mes pensées, cherchant au plus profond de moi le moindre souvenir enfouis, mais en vain. Pourquoi ne me souvenais-je plus de rien ? Cela avait-il un rapport avec ce "coup du siècle" dont parlait Hellsnow ? Et plus important, étais-je vraiment une meurtrière à la gâchette facile ?

J'attendais mon verre, et levant les yeux qui jusque là fixaient mes mains moralement ensanglantées pour regarder Alicel, je dis :

"Je te remercie de ce que tu as fait pour moi, tu m'a éclairé sur une partie de moi même... Mais il faut que j'en sache plus, il faut que je sache comment j'ai perdu la mémoire, il faut que sache ce qui s'est passé. Mais je n'y arriverai sans doute pas toute seule, savoir que j'ai été... One Shot D. quelque chose ne fait pas encore de moi une détective."

Je marquais une pause, et j'en profitais pour regarder Alicel. Sous ses airs de dur à cuire, elle était vraiment triste, désemparée. Après tout, elle aussi venait de revoir une partie de son passé.

"M'aidera-tu à faire la lumière sur l'ombre qui entoure mon passé ? Cela apportera des réponses à tes questions, je pense. Accepterais-tu une co-équipière, malgré sa défaillance mentale ?"

Co-équipière, je ne sais pas ce qui me poussa à employer ce terme.. Après tout, qu'est ce qui me disait que je me rappellerai des techniques de combat, ou du maniement d'une arme ? Ou même de savoir espionner... Tout cela devait m'être familier, mais en réalité, c'était nouveau pour moi, et totalement inconnu.
Une pression phénoménale me pesait sur les épaules. J'avais envie de hurler, de frapper, de pleurer... J'étais énervée, en colère, et heureuse à la fois. J'étais prête à péter un cable, et si Jack se repointait devant moi maintenant, il se prendrait un direct du droit aussi sec, à coup sûr. Mais il ne fallait pas que je craque, pas maintenant. Je devais me calmer, contenir cette colère qui me rongeait.
Attendant sa réponse, je joignais mes mains, entrelaçant mes doigts, et je la fixait d'un oeil à la fois interrogateur et déterminé.

Shina entra dans la pièce arrière, qui faisait a la base office de réserve pour les boissons, il y avait une grande bassine elle regarda autour d'elle, il y avait de l'eau courrante et.......possibilité d'eau chaude.
Réflechissant deux seconde, elle se dit que le propriétaire lui avait demander lui même de rafraichir ses vêtements elle se dit qu'il n'y entrerai probablement pas avant qu'elle ne revienne.
Elle remplit la bassine d'eau très chaude et lava ses vêtements le mauve repris de sa vigeur et le blanc de sa netteté, la différence au fur et a mesure du lavage était flagrante, bon ce n'était pas nikel chrôme non plus,autant de voyage et de temps de sommeil en majorité à l'exterieur ont causé des salissures irréversibles, mais dans l'ensemble elle ressemblait désormait plus a une fille de son age qu'a une mandiante

Elle trouva une brique de savons neuve a vaisselle, et succomba dabord a l'envie d'un bain.
N'étant pas très grande ni très large elle pu profiter 5 minutes. Pendant ce temps les vêtement séchaient près d'un poil au charbon. Shina se dit que cette piece tenait plus du débara que de la réserve a bière, mais d'un autre côté tant mieux !

Quand elle estima qu'elle était propre elle sortit de la baignoire de fortune, elle repèra une serviette à quelque mètre elle couru sur la pointe des pied, le sol en piere ou carrelage était plutôt glacé. En attrapant la serviette elle découvrit un miroire rectangulaire aussi grand qu'elle.

Elle y vit son propre reflèt évidemment, nue, et une pensée saugrenue lui traversa son jeune esprit. Elle comprenait pourquoi en général les hommes désiraient les femmes, enfin ce qu'ils avait envie d'en faire... Mais elle se demanda quesqui pouvait bien faire naitre chez eux justement ce désir. Elle s'examina dans la glace en se tournant sur elle même.

Non pas qu'elle avait envie de séduire qui que se soit, mais elle ne comprenait pas ce déclic chez la gente masculine qui plusieurs fois ont faillit la faire passer à la casserole, à chaque fois pas là force. Heureusement elle s'en était toujours sortie.

Ne trouvant la réponse dans aucune de ses fines courbes, elle abandonna, cet étrange projet, et conclu que le désir était juste un instinc primaire.

En parlant d'instinc primaire, içi elle n'aurait pas besoin de tuer pour préserver sa vertue. En s'habillant elle attacha son sabre dans son dos sous sa tenue, c'était l'endroit le moins dectectable mais aussi le moins a portée de mains, mais étant donné qu'elle n'en aurai pas besoins...
A la place, elle dégota un bâton pas plus grand qu'un avant bras qu'elle enfila a sa ceinture, elle qui était toujours réservée aimait cette facette vivante d'elle même, bien que peu agréable pour son poignet elle s'était amusée à décoché un direct sans intention de tuer, ça... défoulait. Bon elle ne se montrerai pas toujours aussi expressive avec des étrangers mais il faudra bien se faire respecter.

Elle finit par enfiler un tablier et revint derriere le bar. Elle eu a peine le temps d'arriver que Roger lui cala un plateau plein de choppe dans les mains

-"Aller aller, c'est le rush du soir secoue toi les puces, table 5,6 et 10 pour les deux filles du fond, top départ !"

-"Hein ? 0_o"

C'est ainsi que Shina du utiliser tout ses ressources combatives pour.... servir de l'alcool. En effet, entre esquiver les mains baladeuses, sauter au dessu des jambes mal placée ou des types mort plein, faire du limbo (se pencher le plus bas possible en arriere) avec les tentatives d'étreintes des client, tout en tenant un plateau. Elle qui pensait qu'elle allait moisir içi, voila un entrainement qui imposait un défi relativement ardu sur tout les plants.

-"Voila la gnole pour monsieeeeuuurrrr, NNoooonnn les mains sur la table pas dans moonn Kimonoooooo"

PAF

Le téméraire fini non pas beurré mais assomé par le baton en bois de Shina. Les amis de ce dernier applaudirent, shina ne savait pas vraiment pourquoi.

-"UNE HOLA POUR LA NOUVELLE !!!"

-"HOOOOOLLLLAAAAAAAAAA !!! "

Ce genre de situation ne nécéssitant pas d'explication Shina se dit tout simplement qu'il n'y avait rien a comprendre, à part faire mine de bien le prendre.

Après de nouveau obstable du combatant en tout genre, elle arriva avec les deux dernières choppes à la table ou se trouvaient deux filles, elle connaissait la blondinette photophile, mais l'autre avec ses cheveux blanc lui était totalement inconnue.
La jeune elfe ressentit une appréhension en la présence de cette personne, elle parraissait gentille mais son insctinc lui disait qu'elle était dangereuses. C'était peut être d'ailleur le seul danger potentiel de toute la clientelle.

Mais tant qu'il ne se passait rien aucune raison de s'alarmer le lieu était quand même propice à la présence d'individu de cette catégorie, elle servit les choppes

-"Voila pour vous, 2 pièces s'il vous plait "