[j'attends un ou plusieurs volontaires]
Nous sommes donc à Niweige...Pas besoin de le dire, le nombre de casinos, de bars, d'ivrognes et de prostituées suffit à ne pas avoir besoin de lire les panneaux pour reconnaitre la ville. Ma ville. Né ici, j'y reviens, sans cesse. Il faut le dire, y a pas meilleur endroit pour se faire l'équivalent d'un festin de Noël, le tout en étant le plus discrêt possible. Pas envie de finir en matière d'étude. Je tiens trop à mes canines pour ça. Un décolleter bonnet E m'aborde, robe rouge passé, trop courte. Pas assez de beauté pour satisfaire mes crocs. Elle me sourit, m'aguiche, je lui offre un sourire en coin, l'ignore.
Y a des soirs comme ça où je préfère arriver à l'heure au travail.
Ma mission, déjà acceptée -bien obligé quand y a plus de tunes, y en a pu'- aller mettre de l'animation dans un club non loin. Plutôt chic, la haute société s'y réunie et côtoie juste pour l'adrénaline les gens des bas quartiers. Le tout sur des canapés en cuir noir, une lumière rouge sombre, des néons et des spots clignotant à vous rendre ivre. Le tout dans une ambiance électrique. Les hautes figures se débrident et y a plus qu'à se servir.
Enfin, ce soir, se sera plus tard pour moi. J'arrive dans la bonne rue. Le néon bleu se reflètent sur ma peau et me donne l'air d'un extraterrestre, un soupire dédaigneux, j'entre dans le club. Un gorille met un bras en travers de mon chemin. J'ai de la chance le type fais deux fois ma taille, deux fois mon poids, sauf pour le cerveau je suis sûr que le miens pèse mille fois plus lourd, et on peut pas dire que je suis un érudit. Bref. La "dame" qui m'a engagé pour sa sauterie est là, elle me fait entrer, me montre une pièce miteuse dans laquelle j'ai le droit de poser mes affaires pour jouer en paix, je m'en fiche, je la dépasse entre dans la salle où toute la fête bat son plein ; je jette mon manteau sur un canapé non occupé officiellement, j'ajoute le sac contenant ma guitare et je vais direct sur la petite estrade. Il ne me reste qu'à brancher et je peux jouer.
Pas besoin d'un dessin, ici ils veulent de l'électrique, ça fait hard, ça fait rebelle, alors je joue grave, je joue comme un abruti qui détend ses cordes bêtement. Et sur la piste y a qu'une bande de fils à papa et de filles de bonnes familles qui se déhanchent sur une musique agressante, omniprésente. C'est moi qui joue.
Je joue trois morceaux, et je passe relais à un DJ engagé avec. Il y a quelques filles sur le canapé où j'avais jeté mon bordel. Je les ignore, m'affale sur la banquette et interpelle la serveuse. Elle se dirige vers moi son plateau remplis de coupes de champagnes, j'en saisi une, lui souris sans dévoiler mes canines et elle s'en va rouge de plaisir. Possible qu'elle fasse office de dîner.
Le temps passe, j'écoute la musique que le DJ passe, gratte. Lui aussi, il doit juste abîmer ses CDs pour le plaisir des porte-feuilles vivants.
Il ne me manque plus qu'une rencontre pour enchainer cette soirée.
Jeu 28 Aoû - 23:01